L'arbre de mai

Une ancienne tradition bavaroise consiste à célébrer le début de l'été, symbolisé par la date du 1er mai. Pour cela, un immense arbre est érigée au milieu de chaque ville, village ou hameau. Samedi dernier, des gens se sont donc rassemblés sur la place de Bad Wörishofen pour assister et participer à la décoration et à  la mise en place de l'arbre. Avec Lioba, nous sommes arrivées sur les lieux vers 13h45, peu avant que l'arbre ne soit dressé.

La choix de l'arbre, qui doit être le plus grand possible, est effectué bien avant la cérémonie. Ensuite, il est dépouillé de ses branches et de son écorce pour être parfois peint en bleu et blanc, couleurs de la Bavière, toutefois ce n'est pas le cas ici. Seul une partie de la pointe conserve sa parure. Une couronne tressée des branches récupérés y est accrochée, que l'on passe ensuite autour du tronc.

Partie supérieur du mât

De chaque côté du mât son accrochés : dans la partie supérieur des blasons ornés de dessins symbolisant différents métiers (une chaussure pour le cordonnier par exemple), et dans la partie centrale, des sortes d'enseignes montrant les atouts de la ville de Bad Wörishofen. Des dessins on été taillés dans l'écorce de la partie inférieur dont, entre autres, l'année où l'arbre a été fait. Enfin, à l'endroit qui deviendra la base du tronc lorsque le mât sera enterré, une plaque portant le blason de la ville indique la taille de l'arbre et les personnes qui ont pris part à sa réalisation.

Blason symbolisant le brasseur

Partie inférieur du mât

L'arbre de 42 mètres de long est couché en plein milieu de la place, complètement terminé. Plus loin, on aperçoit un trou construit spécialement pour accueillir, jusque fin août, l'arbre de mai. Autrefois, ce dernier restait là pendant 3 à 5 ans. En effet, le hissage de l'arbre se faisait entièrement manuellement, rendant la manœuvre particulièrement lente (elle durait près de deux heures) et dangereuse. Heureusement, on peut maintenant lever l'arbre au moyen de machines, le tout en quelques minutes seulement.

Dressage de l'arbre de mai à l'ancienne

L'arbre de Bad Wörishofen levé à l'aide d'un treuil

Trou où se trouve le Maibaum

Maibaum de Bad Wörishofen

Ce soir, je me lâche !

Atelier cuisine

Cette fois-ci, au lieu de me contenter de regarder la mère de ma correspondante faire de magnifiques gâteaux, j'ai mis la main à la pâte. Avec Lioba, nous avons retroussé nos manches, et voilà le résultat !

Par contre il n'y aura pas de photo du gâteau achevé car nous avons tout mangé !!

Calamity Jane

Il fait nuit noir dehors. La petite auberge de Stockheim est éclairée par une faible lumière. C'est ici que, tous les vendredis soirs, d'octobre à fin avril, se réunie un petit groupe de gens du village venus pour pratiquer un de leur passe-temps : le tir à la carabine à air comprimé. J'y ai donc accompagné ma correspondante, qui pratique ce sport avec plaisir depuis le mois de septembre, pour une petite séance avant d'aller dormir.
Au début, le bruit que faisait l'arme quand quelqu'un tirait me faisait sursauter à chaque fois. Heureusement, je m'y suis vite habituée. Au bout de 5 ou 6 tirs, j'ai même réussi à toucher la cible ! En tout cas, je ne peux dire qu'une seule chose : ça paraît beaucoup plus facile à la télévision !

Salle de tir

Carabine à air pré-comprimé

Lioba s'exerçant au tir

 

Zoom sur Kaufbeuren

Ce matin, comme je finissait l'école plus tôt que d'habitude, j'en ai profité pour me promener et en apprendre un peu plus sur la ville de Kaufbeuren, malgré le voile de nuage gris qui n'était pas très encourageant.

Cette petite ville d'environ 42 000 habitants est située dans l'Ostallgäu. Si son nom ne vous dit rien, elle a pourtant donné le jour à quelques personnages important tels que les écrivains Ludwig Ganghofer et Sophie La Roche ou encore sainte Maria Crescentia. L'empereur Maximilien y aurait même séjourné pendant un certain temps. Depuis, tous les ans en juillet, les enfants de la ville mettent en scène cette venue. On appelle cette fête, qui dure 12 jours, la Tänzelfest.

Vue du centre de Kaufbeuren

J'ai commencé mon petit tour de la ville par l'église Saint Blasius. Datant du 13ème siècle et de style gothique, elle est située à côté du centre, sur une butte d'où l'on peut avoir une vue d'ensemble de la ville. Malheureusement, le plus intéressant de cette petite église se trouve à l'intérieur, comme par exemple un très bel autel réalisé par Jörg Lederer, mais je n'ai pas pu y rentrer. A l'extérieur, flanquée à droite du chœur, se trouve la Blasiusturm, une tour défensive datant du 15ème.

La Blasiusturm

Directement accolée de l'autre côté de l'église, une partie des remparts de la ville subsiste encore. Datant de 1420, ce mur a probablement été construit à la même période que la Blasiusturm. Un toit de tuile protège le chemin de ronde. En plein milieu des remparts, se trouve la "Schlupf" (litt. glissement/saut), une porte entièrement scellée, découverte lors de la restauration du mur. Personne ne sait à quoi elle pouvait bien servir, car son état de conservation indique qu'elle a peu été utilisée.

La "Schlupf"

Au bout de ces remparts se dresse la Fünfknopfturm, emblème de la ville de Kaufbeuren. Construite à la même époque que le mur, elle jouait autrefois le rôle de caserne de pompier. Aujourd'hui, c'est une propriété privée.
Sur la façade principale au-dessus de la porte, un aigle surplombe les quatre drapeaux des empires centraux ayant combattu contre les Alliés lors de la Première Guerre mondiale. De la droite vers la gauche en partant du haut : l'empire ottoman, le royaume de Bulgarie, l'empire allemand et l'Autriche-Hongrie. Tout autour, de gros clous symbolisent les hommes tombés au combat. Plus tard, en 1918, de plus petits clous on été vendus pour un don allant jusqu'à 5 Mark au profit des veuves et des orphelins des soldats. En tout, 5 387 clous furent vendus pour une recette de près de 10 000 Mark.

La Fünfknopfturm

On peut ensuite redescendre soit par les escaliers, soit par le jardin du cloître. De là, on arrive presque immédiatement à la Kaiser-Max-Straße. Dans cette rue, on peut admirer la mairie de style néo-renaissance ainsi que la plus vieille pharmacie de la ville, ou encore la Dreifaltigkeitskirche (église de la Trinité). Au début du 16ème siècle, l'empereur Maximilien 1er s'était fait construire une maison à cet emplacement. Un siècle plus tard en 1604, lorsque la ville devint protestante, ses habitants firent ériger une église à la place de la maison impériale. Seule la cave a été conservée.

En plein centre de la ville, sur une place qui porte le même nom se tient l'église St Martin. Elle fut construite au milieu du 15ème siècle, sur les anciennes fondations du château du seigneur de la région. Église catholique, elle fut réformée une première fois en 1545 et devint protestante. En 1614, après la construction de l'église de la Trinité, elle fut a nouveau catholique. Un peu plus loin se trouve le cloître Crescentia où sont conservées les reliques de la sainte.

Jardin du cloître

Petite virée à Kaufbeuern...

Samedi matin, ma correspondante et moi nous sommes rendus à Kaufbeuren, pour faire un peu de shopping !! Cette ville se trouve à environ 20 minutes de route de Stockheim et c'est là que se trouve l'école où nous allons. Alors que Stockheim se situe en Unterallgäu, la ville de Kaufbeuren, elle, est déjà en Ostallgäu.
Après un petit tour des magasins de la ville, nous avons fait une petite pause bien méritée pour manger une glace.

Mairie de Kaufbeuren

Lioba pendant la "pause glace"

La tradition de Pâques

Il y a déjà plus d'une semaine, nous étions encore en plein dans la période de Pâques. C'est là que j'ai découvert certaines traditions allemandes et bavaroises pour cette occasion un peu spéciale.

Le jeudi précédent le jour de Pâques, nous nous sommes rendus chez les cousins de ma correspondante. Quand nous sommes arrivés, tout était déjà prêt : sur la table principale, au centre, trônaient emballées des bougies de différentes tailles, entourées de pinceaux et de peinture. Plus loin, sur la table basse, étaient étalés des rectangles de Wachsplatte (stencil) de toutes les couleurs.
En Allemagne, c'est une tradition de décorer soi-même des bougies que l'on n'allumera pas avant la veillée de Pâques. C'est donc ce que nous avons fait toute la matinée. On pouvait le faire de différentes façon : soit peindre la bougie en ajoutant un produit à la peinture pour qu'elle tienne sur la cire, ou bien tout simplement découper des formes dans le stencil. Il était aussi possible de modeler ce dernier pour donner du volume à la forme ou en créer d'autres en relief. Pour faire tenir le stencil, il suffit de le faire chauffer quelques secondes entre ses mains avant de le poser sur la bougie.
C'était la première que je faisait ça et je dois dire que ça m'a beaucoup plus !

Bougies décorées avec du stencil

Une autre coutume, celle d'acheter des œufs de différentes couleurs ou de les faire soit-même directement.
Ce jour là, Lioba, sa sœur et moi avons utilisé des œufs blanc pour les transformer en œufs multicolores. Nous nous étions réparties les tâches au préalable : pendant que l'une versait les couleurs et donnait les œufs, les deux autres les décoraient. Nous faisions cela à tour de rôle. La personne décorant l’œuf devait mettre des gants. Puis, celle désignée auparavant versait deux gouttes de produit de deux couleurs différentes dans chaque main. A cela, elle ajoutait trois gouttes d'un produit donnant un reflet argenté. Ensuite, on devait prendre l’œuf et étaler le produit sur toute sa surface, en faisant attention de ne pas trop mélanger les deux couleurs pour éviter d'obtenir un œuf complètement marron. Enfin, on mettait l’œuf à sécher, ce qui durait moins d'une minute.
D'après ma correspondante, c'était la première fois qu'ils utilisaient cette technique. Car il existe de nombreuses méthode pour colorer un œuf. Toutefois, celle ci a cet avantage de pouvoir combiner, non pas une, mais deux couleur ! En effet, une technique assez répandue consiste à laisser simplement l’œuf baigner dans une solution.
En tout cas, je me suis vraiment bien amusée, même si je me suis une peu brûlée avec mon premier œuf ! Car ce qu'il ne faut surtout pas oublier c'est que l’œuf doit être chaud lorsqu'on applique le produit dessus.

Œuf bleu et rouge

Le samedi matin, une délicieuse odeur flottait dans toute la maison. Quand j'arrive dans la cuisine, j'aperçois un magnifique gâteau en forme d'agneau posé près de l'évier. J'appris alors que, lors de la veillée de Pâques, c'était la coutume de déposer de chaque côté du chœur un panier, qui sera béni pendant la cérémonie. Dans ce panier, les familles y déposent des bougies décorées, des œufs colorés, et...un gâteau en forme d'agneau ! Le contenu du panier est ensuite mangé lors du petit déjeuner suivant la messe. Car dans certaine paroisse, comme à Stockheim, la veillée de Pâques se passe non pas le samedi soir, mais le dimanche, à cinq heure du matin !

Il existe encore de nombreuses traditions, et Pâques ne se fête pas uniquement avec la famille, c'est pourquoi l'après-midi, nous nous sommes rendu au village. Partout on apercevait des guirlandes de fleurs et chaque fontaine était remplie d’œufs colorés. Il y avait dix stations disséminées dans le centre ville où se trouvait des fanfares jouant de la musique traditionnelle de chaque hameau de Bad Wörishofen. C'était fantastique ! Nous avons fait une petite promenade mais nous sommes rapidement rentrés car ils faisait très froid !

Fontaine décorée

Fanfare de Stockheim

Présentation

Déjà trois semaines, bientôt quatre, que je participe au programme d'échange Voltaire proposé par l'OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse). Cet échange, basé sur la réciprocité, permet à des élèves français et allemands de vivre une expérience inoubliable dont la durée approximative est d'un an. Depuis le 15 mars, je vis donc chez ma correspondante Lioba, dans ma nouvelle famille adoptive


La famille de Lioba habite à Stockheim, qui appartient à la commune de Bad Wörishofen. Ce petit village se trouve en Bavière, à 1h15 au sud-ouest de Munich. D'ici, nous avons une superbe vue sur les alpes de l'Allgäu qui sont à peine à une heure de route. De l'autre côté, des champs à perte de vue.

Vue alentour

Comme toutes les villes ou tous les villages commençant par "Bad" (lès-bain en français), Bad Wörishofen possède un complexe thermal. C'est ce qui fait la particularité de ce village ; en effet, l'établissement de bain de Bad Wörishofen, datant de 1880, a été le premier construit. D'ailleurs, son fondateur, le père Sebastian Kneipp, a donné son nom  aux cures naturelles (Kneipp-Kur). C'est ainsi que Wörishofen est devenu Bad Wörishofen. Il aura en même temps rendu Bad Wörishofen célèbre à travers toute l’Allemagne. Mais Pour l'instant je ne me suis encore jamais rendue aux thermes. Toutefois, je suis déjà rentrée dans le bâtiment car la piscine se trouve juste à côté, et je peux vous dire qu'il est assez impressionnant !

Emblème des thermes de Bad Wörishofen

A proximité, toujours dans l'Allgäu, on peut aussi visiter les fameux châteaux de Bavière dont le célèbre Neuschwanstein, qui est notamment connu pour servir de générique aux dessins animés de Walt Disney.